Cette semaine j’ai fait pas mal de démarches auprès des cliniques étrangères pour me renseigner sur le don d’embryons. D’après ce que j’ai appris, les embryons sont congelés ou vitrifiés avant d’être implantés. Ces embryons proviennent généralement d’un couple qui a été soigné pour des problèmes de fertilité, et qui a accepté de donner ses embryons surnuméraires car ils sont devenus parents (en général).
Les taux de réussite moyens se situent entre 25 et 35% d’après les informations que j’ai obtenues : 25% c’est en France, rapporté par l’agence de biomédecine, pour l’année 2009 (ça date un peu mais je n’ai pas d’autres chiffres). 35% c’est le chiffre donné par la clinique GINEFIV en Espagne, mais que j’ai pu retrouver dans d’autres cliniques.
Le coût du protocole de traitement pour un don d’embryons se situe entre 1200 € et 2000 € (hors frais de déplacement). D’après ce que j’ai pu lire, c’est, avec le simple don de sperme, le protocole de traitement de PMA le moins cher .
Ce coût, ainsi que le faible taux de réussite par rapport aux autres traitements de PMA m’ont mis la puce à l’oreille. Et pourquoi pas le double don ? Nous devons de toute façon faire le deuil d’un enfant biologique, donc cette option est à étudier également.
Il faut savoir que le double don est interdit en France, seul le don d’embryons est autorisé (et sous « certaines » conditions). ça ne m’arrête pas dans la mesure où j’envisage l’étranger comme une option : car le double don est autorisé dans les cliniques européennes.
J’investigue donc auprès des mêmes cliniques. Les conclusions sont là :
- Coût du traitement très élevé : de 5000 à + de 6000 € par « session » hors frais de déplacement et il faut compter des suppléments en cas de vitrification d’embryons frais surnuméraires, si on veut conserver les embryons dans le temps, et pour les traitements médicaux de « préparation » (pour la donneuse et pour moi).
- Taux de réussite élevés : de 55% jusqu’à 80% ! Je me méfie du 80% mais d’après notre « dossier » (qui n’est basé que sur mes dires) – à savoir pas de problème de fertilité à priori car 3 grossesses spontanées, et de mon côté pas de problème gynéco – c’est le taux qu’on peut espérer.
- Sélection plus « performante » des phénotypes des donneurs (dans la mesure où on peut les sélectionner individuellement, contrairement au don d’embryons). J’avoue que cet aspect est très important pour moi. Il est déjà très difficile de faire le deuil d’enfants biologiques, alors j’aimerais autant que nos enfants puissent nous ressembler le plus possible.
Bref avec tout ça je suis un peu perdue. Avec mon mari nous nous méfions toujours des cliniques étrangères « usines à bébé ». Malgré mes investigations, je n’ai rien trouvé de vraiment rassurant. Certes les témoignages figurant sur les sites des cliniques sont on ne peut plus rassurants – les cliniques savent profiter de la détresse des couples en PMA en procurant un discours extrêmement bienveillant (j’avoue que ça fait du bien même si je garde un oeil méfiant) – mais j’ai aussi lu sur les blogs de particuliers l’extrême douleur des femmes en parcours de PMA, souvent très difficiles (j’admire la détermination et le courage de ces femmes, ces guerrières qui se battent pour un enfant, quelles mères exemplaires elles feront !), qui sont toujours en échec après plusieurs essais. Quelle est la part de vérité entre ces 2 extrêmes ? Je me dis que peut-être les femmes qui ont réussi à devenir mères ne publient pas / plus – le blog a cette vertu de nous permettre d’exprimer notre souffrance – et donc impossible pour moi de « récupérer » ces témoignages, ou alors elles ont supprimé leur blog car il leur rappelait les années de souffrance.
J’ai essayé de contacter les associations. Pour l’instant je n’ai pas obtenu vraiment de réponses satisfaisantes mais je vais persévérer. C’est bizarre quand même : autant les cliniques sont hyper-réactives et hyper-rassurantes quand on les contacte par mail et en français s’il vous plaît, autant les associations qui ont pour vocation d’aider les couples en PMA sont avares d’informations qui pourraient nous aider…
J’aimerais aussi contacter des journalistes qui ont travaillé sur le sujet et étudié le phénomènes des cliniques à l’étranger. Leur point de vue serait très instructif à mon sens : objectivité et prise de recul par rapport à notre détresse n’en serait que plus pertinent.
En fait, j’ai besoin, avant de prendre la décision finale, de vraiment savoir ce qu’il se passe réellement. Ce n’est pas une décision qu’on prend à la légère et je ne comprends pas qu’on soit si mal informés sur ce sujet qui malheureusement fait partie du quotidien de beaucoup de personnes.